Démolition des constructions illicites dans la zone aéroportuaire de Bko.

15 janvier 2021

Démolition des constructions illicites dans la zone aéroportuaire de Bko.

Après une longue nuit de réflexion, une lancinante question m’a fait compter les moutons jusqu’au premier cocorico du grand soprano des animaux de la ferme. Coiffé de son chapeau en crête de Ballotelli, avec ses ailes qu’ils battent sans voler avec la même habileté que Pedro Miguel Pauleta, le plus vieux réveil du monde n’a pas encore oublié de sonner au plus mauvais moment.

Crédit photo : Google

Les tristes scénarios du film « Fatan ni monè » ou la lutte contre les pauvres qui remontent à ma tendre adolescence sont toujours d’actualité au point de me hanter par ces scènes de désolations et d’amertumes de certaines personnes déguerpies des constructions illicites dans la zone aéroportuaire de Bko. Ces faits réels qui ont eu lieu ce jeudi 14 janvier 2021 m’ont privé de sommeil.
Une projection inopinée de quelques extraits de ce court métrage ont pris les commandes de mon cerveau et ligoté les bras de Morphée qui me servaient de berceuses dans mon doux nid d’oiseau.
Retraçant le récapitulatif du quotidien infernal du malien llamda pour sa survie, à la quête de pitance et d’abri, un peu comme le raconte Jean de la Fontaine dans sa fable sur la mort et le bûcheron. Tout couvert de ramées sous le faix du fagot, le bûcheron préfère encore tirer le diable par la queue pendant de longues années que de répondre à une imminente invitation de la mort.
Indécis entre la survie, le suicide et une mort inattendue, ce dernier reste tout de même accro et dévoué au respect de la devise de la plupart des hommes. Plutôt souffrir dans le stoïsme comme Alfred de Vigny le dit dans la mort du loup que de mourir comme les martyrs du 26 mars qui ne savaient pas avant cet ultime sacrifice qu’ils n’auraient pour héritages qu’un pont et un stade de football comme panthéon légendaire dans le Mali d’aujourd’hui.

À quand la fin de l’impunité ?

Je suis bien d’accord avec ce latin qui dit <<Dura lex, sed lex>> mais il doit désormais être écrit en lettres majuscules pour qu’on ne confonde plus avec le superlatif un kilo d’or et un kilo de coton sur la balance de l’équité et de l’égalité au Mali.
Comme on le dit, la nature a horreur du vide et j’espère vivement qu’après ce projet de démolition, s’en suivra une idée de réparation sociale car une loi n’est juste que si elle est tient compte des principes de l’esprit des lois.
Faisant foi à la justice de mon État, je ne saurai être dans la peau d’un avocat des causes perdues pour m’opposer ou pour vouloir commenter les décisions des plus hautes autorités de ce pays. Toutefois, la réponse à cette interrogation qui me taraude l’esprit nous permettra certainement de ne plus vivre de tels événements malencontreux dans l’avenir.
À qui incombe les responsabilités juridiques des fautes ou des infractions commises par les représentants de l’État au cours de l’exercice de leurs fonctions?
À l’administrateur en personne(coupable)? Aux administrés(complices, victimes ou opportunistes) ? Ou à l’administration(témoin oculaire relatant sa propre version des faits qui lui sont favorables)?
En attendant de voir clair dans la suite de cette affaire, si le deuxième nom de Dieu pour tout bon croyant est le temps, une franche partie de ces déguerpis ne fredonnent pour l’instant qu’un seul refrain à l’unisson: <<le pauvre a toujours tort>>.

Étiquettes
Partagez

Commentaires