Le reboisement, un sursis contre les effets des changements climatiques.

21 mai 2020

Le reboisement, un sursis contre les effets des changements climatiques.

«Si chacun de nous plantait et entretenait un arbre chaque année, le Mali deviendra vert en quelques années.»dixit Fousseyni Amion Guindo, le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable du Mali lors du lancement officiel de la quinzaine nationale de l’environnement sur les berges du fleuve Djoliba en 2019.

Les récents cas d’inondations avec des pertes en vies humaines et des dégâts matériels conséquents et la haute fréquence de la montée du Mercure avec l’enregistrement des températures records ont tiré la sonnette d’alarme de la plupart des maliens sur l’effectivité des impacts du changement climatique.
Du pôle nord au pôle sud pour ne pas faire le parallèle entre la ville de Yakoutsk en Sibérie centrale avec celle de El Azizia en Libye respectivement les deux localités ayant le record des températures les plus extrêmes dans le monde, les conséquences dues aux aléas climatiques ne sont plus latentes et se traduisent au quotidien par la recrudescence des catastrophes naturelles( inondations,vents violents, désertification, déforestation,l’érosion des terres, la décrue du fleuve Niger à cause de l’ensablement et la disparition de certaines espèces animales et végétales) pour ne citer que ceux-ci.

L’impératif de protection de la vie sur terre
Le Mali, 24ème pays du monde par sa superficie ne dispose que de 112 forêts classées et de périmètres de protection pour une superficie de 1.338.991 ha moyennant moins d’un 1% de son territoire national, n’est pas à l’abri des conséquences néfastes du changement climatique car le pays n’a pas encore touché 10% de son territoire classé pour prétendre rejoindre le concert restreint des nations ayant une politique environnementale couvrant 15 à 17% de leurs territoires forestiers et fauniques.
L’exemple le plus probant sur une éventuelle et imminente menace sur la problématique de la disparition des forêts classées au Mali est celui de la forêt classée de Faya, une localité située sur la route nationale numéro 6 reliant la région de Ségou au district de Bamako.
Cette forêt classée qui était jadis une belle attraction touristique pour ne pas dire notre réserve nationale du <> grâce à son abondance en richesse végétale et animale et où était abritée une grande variété des espèces animales et végétales en voie de disparition n’est plus loin de ressembler au désert du Namib car elle a été victime comme plus d’une centaine de nos forêts classées de l’incivisme, du non respect de la loi forestière pour ne pas dire de l’anarchie totale de certains exploitants forestiers. Sur une étendue végétale de 80.000ha, bien malin serait celui qui pourrait nous dire combien il en restera si rien n’est fait pour la préserver dans les dix prochaines années?
C’est dans cette optique que le gouvernement du Mali à travers le ministère de l’Environnement,de l’Assainissement et du Développement durable a lancé une contre offensive sans précédent contre l’avancée du désert et la diminution des zones deforestées par la plantation de plus de 20 millions de pieds d’arbre dans tous le pays.
Une lutte sans merci est aussi menée contre l’abattage clandestin des arbres, les feux de brousse, l’élevage extensif parmi tant d’autres pratiques néfastes favorisant la perte et la dégradation du couvert végétal.
Cette belle initiative salvatrice prône une politique de sensibilisation et d’informations sur les bienfaits et les bonnes vertus du reboisement et incite l’ensemble de la population à aider le gouvernement dans sa lutte contre la désertification et ses corolaires qui sont les premiers ennemis favorisant la dégradation du couvert végétal.
Loin de moi l’idée d’être dans le cortex de Greta Thunberg qui a réussie du haut de ses 16 ans à mener la plus grande manifestation mondiale pour le climat de l’histoire avec plus de quatre millions de personnes dans 163 pays à travers le monde, le respect des textes et conventions internationales ratifiées dans le domaine de la protection de l’environnement avec une application stricte des lois forestières en vigueur surtout celle relative à l’interdiction de toute forme d’exploitation de bois ou d’activités dans les forêts classées dans la loi N°10-028 du 12 juillet 2012 pourraient endiguer ce fléau qui menace nos droits fondamentaux et notre survie sur terre.
Le reboisement, un atout pour l’humanité.
Le reboisement est une solution à notre portée contre le changement climatique car il réduit les émissions de gaz à effet de serre en séquestrant le gaz carbonique par photosynthèse, lutte contre la déforestation en préservant le couvert végétal et permet sans équivoque à couvrir les besoins énergétiques si le secteur d’activité forestier est bien adjusté c’est à dire si le quota annuel fixé pour le reboisement est supérieur à celui du déboisement.
En définitive, chaque homme doit désormais avoir la main verte pour contribuer à la protection de l’environnement car planter un arbre est une providence pour toute l’humanité avec les hausses et baisses de température océaniques et atmosphériques qui influent grandement sur notre mode de vie quotidienne que l’on soit du côté des verts ou des climato-sceptiques. Le réchauffement climatique est malheureusement une triste réalité et nous ne devons pas seulement attendre les COP(Conférence of parties) , les rappels historiques sur le protocole de Kyoto ou les rapports alarmants du PNUE( Programme des nations unies pour l’environnement) pour savoir que ça chauffe sur terre. Nous devons tous faire des concessions, pays industrialisés, développés ou non développés dans une synergie d’actions planétaire pour que les récentes dernières années en l’occurrence celles de (2015,2016,2017, et 2018) enregistrées comme étant les plus chaudes de l’histoire par l’Organisation mondiale de la météorologie(OMM) soient la fin d’une mauvaise spirale d’années caniculaires prévues pour les prochaines années.

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